samedi 17 décembre 2016

Fannie Flagg - Beignets de tomates vertes


 Auteur : Fannie Flagg
Editeur : J'ai Lu
Parution : juillet 2009
Pages : 474
EAN-13 : 978-2290020579


Au sud de l'Amérique profonde, en Alabama, un café au bord d'une voie ferrée... Ninny, quatre-vingt-six ans, se souvient et raconte à Evelyn les histoires incroyables de Whistle Stop. Et Evelyn qui vit très mal l'approche de la cinquantaine et sa condition de femme rangée, découvre un autre monde. Grâce à l'adorable vieille dame, elle peut enfin se révéler, s'affirmer...
Une chronique nostalgique et tendre, généreuse et colorée, pleine de saveur et d'humour. Un baume au cœur, chaud et sucré.



Ce roman est une jolie petite pépite de bonne humeur. J'ai pris beaucoup de plaisir à suivre l'histoire et les mésaventures des très nombreux personnages que renferment ce livre.
La narration peut en surprendre plus d'un car elle ne correspond pas à une logique chronologique. En effet, nous faisons sans cesse des bonds dans le temps : un coup, nous sommes avec Evelyne et Ninny à la maison de retraite, ensuite, on retrouve Ruth et Idgie adultes et au chapitre suivant, on retrouve l'enfance d'Idgie. C'est un va-et-vient qui peut en perturber certains mais, pour ma part, je m'y suis vite habituée.

Beignets de tomates vertes est un roman qui nous remonte le moral tout en abordant des thèmes sérieux : le racisme, la ségrégation, la pauvreté, l'acceptation de soi, la vieillesse et notre rapport au passé.
Tout au long du récit, le lecteur peut prendre conscience du racisme omniprésent. Même si on remarque une certaine évolution dans ce domaine, je n'ai pas pu m'empêcher de me dire qu'on était loin d'une totale acceptation des populations de couleur dans nos sociétés caucasiennes (et ce, dans de trop nombreux pays et encore de nos jours...).
Je suis néanmoins surprise de l'absence de traitement de la relation qui lie Idgie et Ruth. On comprend parfaitement l'amour qui lie ces deux femmes et les autres protagonistes en sont pleinement conscients mais aucune remarque n'est faite. Pour l'époque (et encore aujourd'hui malheureusement...), cela aurait dû paraître choquant. Or, on ne voit rien de cela dans tout le roman. J'ai trouvé cela peu réaliste vu le contexte dans lequel évolue le récit.

Le gros point fort de cette oeuvre est sans conteste ses personnages. J'ai adoré le caractère bien trempé d'Idgie, la douceur de Ruth, la naïveté de Ninny, la ténacité de Sypsey, ...
Aucun personnage n'est laissé de côté. Peu importe leur rôle dans l'histoire, ils ont toujours de la profondeur et c'est un aspect que j'ai beaucoup apprécié.
Evelyne m'a un peu rebuté au début car elle était trop "passive" dans sa vie. Son évolution au fil des pages en a été d'autant plus appréciable de ce fait. Elle avait de nombreuses réflexions qui m'ont plu. Par exemple, au tout début du roman, elle explique que la révolution sexuelle est arrivée trop tard pour elle. Dans sa tête, une femme devait absolument se marier et avoir des enfants, même si elle n'en avait pas envie. Ce passage m'a marqué car aujourd'hui encore, une femme qui ne souhaite pas d'enfant est mal vue, on la considère comme "anormale"... Enfanter n'est pas un devoir pour une femme. Au fil des pages, Evelyne prend conscience de certaines choses dans sa vie et la voir se prendre en main et de faire certaines choses pour elle et non plus pour les autres a été un grand plaisir (et soulagement).

En bref, Beignets de tomates vertes est un roman qui nous promet autant un moment de détente que de réflexion sur notre société actuelle et passée. Ce fut un très beau moment de lecture.

2 commentaires:

  1. Il est dans ma PAL depuis que j'ai lu "La bibliothèque des cœurs cabossés" ou on en parle, tu me donnes envie de le mettre sur le haut de la pile !

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    1. Cela m'a fait exactement la même chose ! J'en avais beaucoup entendu parler puis, un jour, j'ai lu "La bibliothèque des coeurs cabossés" et je me suis de nouveau intéressée à ce roman. Il est génial !

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